LE CALVAIRE DE PONT-CHÂTEAU

 

ITINÉRAIRE DU PÈLERIN au CALVAIRE DE PONT-CHÂTEAU

On a souvent dit que les Cathédrales -Chartres ou Paris par exemple- c'était la Bible mise a la portée des petits.
Un Haut lieu de Relecture de l'Evangile, c'est aussi ce que veut être, depuis sa fondation en 1709, le Calvaire de Pont-Château. Sur cette Lande de la Madeleine, ou vous vous trouvez, un Saint est passé, il y a bientôt 280 ans : Saint Louis-Marie de Montfort. A travers les évocations de Bethléem, de Nazareth et de Jérusalem, qui nous situent d'emblée au coeur de la Palestine de Jésus, il a édifié sur cette Lande deux grands thèmes de contemplation et de prière : la Croix et le Rosaire.
D'où que vous arriviez, prenez comme point de départ le Temple de Jérusalem, vaste construction mi-forteresse mi-palais oriental, que vous découvrez à 50 mètres de la route.
A partir de là, vous pouvez commencer votre visite en allant prier le Christ présent au Tabernacle de la Chapelle du Pèlerinage.
Revenez vers le Temple. Vous voyez la toute proche, une maison à toit plat et en briques brunes: c'est Nazareth. Cet édifice est la reproduction de la " Santa Casa " de Lorette, la Maison de la Vierge Marie selon une pieuse tradition. Deux charmantes figures y rappellent le Mystère de l'Annonciation: l'Ange Gabriel vient dire à Marie qu'elle sera la Mère de Dieu, si du moins elle y consent. A droite, à l'intérieur, une baie s'ouvre sur l'atelier du charpentier Joseph.
En sortant, vous vous retrouvez devant la masse imposante du Temple. Pénétrez dans la cour intérieure : au fond de cette cour, un vaste Parvis, orné de belles peintures murales représentant les principaux événements de la vie de Jésus à Jérusalem : Jésus présenté au Temple 40 jours après sa naissance ; Jésus au milieu des docteurs, à l'age de 12 ans ; Jésus chassant les vendeurs du Temple; Jésus entrant triomphalement à Jérusalem quelques jours avant sa Passion... Puis, à la sortie du Temple, sous le portique de sa façade sud, admirez la fresque représentant le Couronnement de la Vierge Marie dans le ciel.
Un peu plus bas, la " Nouvelle Visitation" avec les fresques représentant l'annonce à Zacharie de la naissance de son fils Jean-Baptiste, la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, la naissance de Jean-Baptiste, le Baptême de Jésus par Jean dans le Jourdain, et enfin la mort de Jean-Baptiste dans la prison du roi Hérode.
Aussitôt à votre gauche, derrière le Temple, vous découvrez une maison orientale avec dôme: c'est l'ancienne maison de la " Visitation ".
Descendez maintenant jusqu'a la Scala Sancta, magnifique monument, ou cinq hauts-reliefs imposants représentent les premières scènes de la Passion. L'escalier du milieu rappelle la " Scala Sancta" de Jérusalem, c'est-à-dire l'escalier que Jésus monta pour se rendre chez Pilate. Par respect et si on le peut, on le monte à genoux. Dans l'ordre, à partir de la gauche les hauts-reliefs représentent les scènes suivantes :
1. Jésus comparait devant Pilate ;
2. Jésus est flagellé ;
4. Jésus est couronné d'épines et tourné en dérision par les soldats ;
5. Jésus est présenté a la foule par Pilate qui déclare : " Voila l'homme ! ".
Et le tableau du milieu, la condamnation de Jésus à mort par Pilate qui se lave les mains, c'est exactement la première Station du Chemin de la Croix. Dans ces hauts-reliefs, contrastant avec la majesté et la dignité de Jésus, l'artiste a voulu exprimer la malice humaine sous toutes ses formes; celle des Juifs, cène des hommes...
Depuis la Scala Sancta jusqu'au Calvaire, la " Voie Douloureuse " suit le tracé du Chemin de la Croix de Jérusalem. En le parcourant, vous ferez le même chemin que Jésus chargé de sa croix, depuis le palais de Pilate jusqu'au Golgotha, soit environ 600 mètres.
Après la cinquième Station, à votre gauche, une grotte. C'est Bethléem, c'est " Noël ", comme l'indique le petit vitrail de l'intérieur. Un groupe sculpté y évoque la Vierge Marie dans son rôle maternel : allaitant l'enfant Jésus sous le regard aimant de saint Joseph.
Non loin de cette grotte, un peu plus haut, un monument cubique: c'est le Cénacle. Ici encore, les fresques reproduisent les épisodes évangéliques qui ont eu lieu dans cette " Chambre Haute" comme on l'appelait: l'Institution de l'Eucharistie, l'apparition de Jésus à Thomas, la descente du Saint-Esprit sur la Vierge et les Apôtres dix jours après l'Ascension. Et un petit tableau, sous l'autel, représente Jésus en train de laver les pieds de ses disciples au soir du Jeudi-Saint.
Vous reprenez maintenant la " Voie Douloureuse " qui vous conduit jusqu'au Calvaire; et au passage, vous saluez la belle statue du Sacré-Coeur qui semble accueillir inlassablement les visiteurs à leur arrivée...
Presque au sommet de la butte du Calvaire, vous trouvez la Grotte d'Adam. Une légende dit que la Croix de Jésus fut plantée sur la Colline à l'endroit où Adam avait été enterré. Mais, au-delà de cette légende, il y a une vérité profonde: Jésus est le " Nouvel Adam " venu rendre la Vie perdue par le premier Adam.
Montons maintenant jusqu'au sommet du Calvaire, et contemplons d'abord le magnifique panorama qui nous entoure: Besné, Donges et ses raffineries, Saint-Nazaire, avec les énormes grues du port, et le fameux pont de Mindin, de 3,400 Km de long, puis Guérande et sa Collégiale, Saint-Lyphard, et les 15 autres clochers que l'on découvre par temps clair, au-dessus des marais de la Grande-Brière. Et après avoir admiré cette belle nature, tournons-nous vers Jésus, dépouillé de ses vêtements, cloué à la croix puis " élevé de terre pour attirer tout à lui ", en présence des juifs, des soldats romains, mais aussi sous le regard de la Vierge, de Jean, et de Marie-Madeleine.
Nous descendons en contournant le Calvaire, et nous trouvons, en bas, la treizième et la quatorzième station. Puis, tout près, le Sépulcre qui représente assez exactement celui que Joseph d'Arimathie avait offert pour ensevelir Jésus. A la porte, la grosse pierre ronde que l'on roulait pour en fermer l'entrée.
Juste au-dessus du Sépulcre, Jésus ressuscite, tandis que les gardes effrayés se protègent les yeux... .
Repassez maintenant devant la Butte du Calvaire, et rendez-vous jusqu'à la " Vielle Chapelle" où vous pourrez vénérer le beau Christ en bois, sculpté par un artisan de Saint-Brieuc en 1707 avec l'aide du Père de Montfort lui-même (1).
Et maintenant, pour achever votre visite, il ne vous reste plus qu'à retourner près de la Statue du Sacré-Coeur ; et devant vous, vous trouverez une allée vaste et ombragée, qui vous conduira jusqu'au " Moulin du Père de Montfort " servant de piédestal à sa statue de prédicateur populaire (2). Puis vous continuez jusqu'au magnifique groupe représentant l'Ascension (3) et enfin, jusqu'à l'Assomption (4) - et la Grotte toute proche de l'Agonie (5).

1

L'HISTOIRE du CALVAIRE DE PONT-CHATEAU

LE LIEU
La Lande de la Madeleine était, depuis toujours sans doute, une terre inculte, qui servait de pâture commune aux troupeaux des habitants voisins. Quelques chaumières seulement étaient disséminées aux alentours. Dans la forêt toute proche, il y avait eu jadis une léproserie, dont l'emplacement exact semble ignoré; et, à la lisière de la forêt, une petite chapelle était depuis longtemps dédiée à Sainte Marie-Madeleine.
A quelques centaines de mètres en allant vers Crossac, un menhir, de sept mètres de haut, dénommé " le Fuseau de la Madeleine ", se dresse encore, témoin muet d'un passé lointain et mystérieux.
Or, un jour de Janvier 1673, les habitants des environs furent spectateurs d'un prodige extraordinaire. Des croix lumineuses escortées de magnifiques étendards, apparurent dans le ciel, sur le point culminant de la Lande. Un bruit terrible se fit entendre au moment de l'apparition, et les troupeaux qui paissaient là s'enfuirent jusqu'à leurs étables. Mais bientôt, et pendant près d'une heure, lui succédèrent des chants mélodieux " qu'on aurait dit exécutés par des milliers de voix célestes "
Coïncidence? Ce jour-là même, A cent kilomètres de là, à Montfort-la-Cane, alors du diocèse de Saint-Malo, naissait celui que Saint Vincent Ferrier, prêchant dans la région, avait annoncé deux siècles et demi plus tôt, Louis-Marie Grignion, que l'on appellera communément " Le Père de Montfort " parce qu'il a voulu, très vite, remplacer son nom de famille par le nom du lieu de son baptême.

L'HOMME (2)
Et voilà que 36 ans plus tard, le Père de Montfort, conduit par la Providence, se trouvait engagé dans une longue série de missions paroissiales au pays nantais. Il avait d'abord évangélisé les habitants des vignobles au Sud de la Loire. Maintenant, de mois en mois, il progressait au Nord-Ouest de Nantes.
Du printemps à l'automne 1709, il prêcha cinq missions dans la région de Pont-Château : Campbon, où il arriva le mercredi des Cendres 13 Février, puis Besné, Pont-Château, Crossac, et Missillac. On note partout que les paroissiens étaient enthousiastes, souvent plus que leurs prêtres, dont certains se contentaient d'être les chapelains des Seigneurs du lieu. Et sa prédication exigeante lui a sûrement suscité, dans ce milieu seigneurial, bien des ennemis. Rien d'étonnant... s'il chantait ou faisait chanter des cantiques tels que celui-ci, composé justement lors de la mission de Campbon :

"Soupirons, gémissons, pleurons amèrement,
On délaisse Jésus au Très Saint Sacrement!
Tout reluit chez Monsieur, il est très bien meublé,
L'église est dans l'oubli, l'autel est dépouillé,
Le payé tout brisé, le toit sans couverture,
Les murs tout écroulés et tout couverts d'ordures.
Si quelque chose est propre en la Maison de Dieu,
C'est le banc de Madame ou du Seigneur du lieu.
On place, au lieu du Nom du Seigneur Immortel,
Les armes de Monsieur au milieu de l'autel ;
Le prêtre et le mulet portent ses armoiries,
L'un l'honore à l'autel, l'autre en ses écuries... "

(3)Les reproches exprimés dans ce cantique expliquent, pour une part certaine, la profonde rancune dont fut l'objet le Père de Montfort, et l'interdit jeté plus tard sur son Calvaire.
L'église de Campbon, par exemple, ressemblait plus à une grange qu'à un lieu de culte. Et, comme dans toute la région, l'usage d'y enterrer les morts avait fait de sa nef un véritable champ. Alors, un matin, le missionnaire mobilisa les hommes de la paroisse et leur proposa d'enlever séance tenante, toutes ces pierres tombales. Ce qui fut fait. Mais, parmi ces tombes, se trouvaient celles des Seigneurs de Coaslin, Seigneurs du lieu. D'où scandales, disputes, et même menaces et tentative de mort. D'où enfin cette rancune à la mémoire longue dont le Calvaire de Pont-Château fera les frais...

***

(4)Le Père de Montfort ouvrit la mission de Pont-Château au début d'Avril 1709. Et elle dut se clôturer le 1er Mai.
Et c'est vers la fin de cette mission qu'il fit connaître son projet d'ériger, dans les environs, un Calvaire monumental. Un projet qu'il portait en lui depuis son séjour au Mont-Valérien, près de Paris, durant l'hiver 1703-1704. Dans ce but, il conservait précieusement, dans ses " bagages de mission ", un grand Christ en bois, de sept pieds de haut (soit environ deux mètres), oeuvre d'un artisan de Saint-Brieuc, et auquel il avait sans doute lui-même travaillé. Ce Christ, astucieusement mis à l'abri des destructions révolutionnaires de 1793, existe toujours. Il est maintenant conservé dans la petite chapelle qui se trouve au pied du Calvaire.

LE CHANTIER
Le missionnaire semble avoir eu d'abord le projet d'ériger ce Calvaire sur la Lande de Crévy, près de Sainte-Reine, à 8 Km de Pont-Château. Mais finalement, et peut-être guidé par des signes mystérieux - on parle toujours de colombes qui, par becquées, transportaient la terre fraîchement remuée, de la Lande de Crévy jusqu'à celle de la Madeleine - Montfort fixa son choix définitif sur cette Lande de la Madeleine.
Les travaux commencèrent pour de bon en Octobre 1709. A tour de rôle, les paroisses du voisinage venaient travailler sur cet immense chantier. Plusieurs centaines de personnes y arrivaient chaque matin, avec leurs outils rudimentaires et quelques provisions. Voici la description qu'en donne l'Abbé Olivier, un des collaborateurs du Père de Montfort en ces années-là: " J'ai vu ordinairement, 400 à 500 personnes y travailler ensemble. Les uns bêchaient la terre, d'autres la chargeaient, d'autres la portaient dans des hottes. J'ai compté jusqu'à cent paires de boeufs pour tirer les charrettes. J'ai vu retirer des douves des pierres qui pesaient jusqu'à deux pipes de vin (soit environ 800 kilos). J'ai vu toutes sortes de gens travailler à ces terrassements: des Messieurs, des Dames de qualité, et même des prêtres, qui portaient la terre par dévotion. J'ai vu des peuples y venir de tous cotés. Il y en avait même d'Espagne et des Flandres. A la fin de la journée, on invitait tous ces travailleurs à venir rendre leurs devoirs au Christ qui était dans une petite grotte, qu'une simple chandelle éclairait ".
Tout en continuant de prêcher les missions, à Missillac et ailleurs, le Père de Montfort venait chaque semaine visiter le chantier et encourager ses travailleurs.
On raconte, encore maintenant, comment il se faisait " mendiant ", allant de chaumière en chaumière demander du pain pour son monde. Parfois, il était éconduit. Plus souvent, il était bien reçu. Mais, par ce temps de disettes - sécheresse, gel et inondations se succédèrent en ces années-là, et de plus, la France était en guerre avec l'Angleterre - on craignait parfois de manquer. Et c'est ainsi que l'on raconte également comment le pain, denrée si rare et si précieuse, se multipliait, par exemple dans la bûche de Jeanne Guigan, à la ferme de la Viauderie, sur la route de Crossac. On dit encore que de nombreux miracles s'accomplissaient autour du chantier du Calvaire. Il en a été dressé une liste de plus de 150. On dit enfin que la Vierge Marie, conversant avec son serviteur, y fut aperçue quelquefois par quelques âmes privilégiées.

L'INTERDIT
La Bénédiction solennelle du Calvaire avait été fixée au 14 Septembre 1710, jour de l'Exaltation de la Sainte Croix. Dès le 13 au soir, les pèlerins affluaient de partout, y compris des diocèses voisins, de Rennes et de Vannes. Même le vieux papa du missionnaire était venu à petites journées. Ces 20.000 fidèles allaient camper et veiller toute la nuit. Et quatre missionnaires avaient été mobilisés pour les aider a prier.
Or, au soir de ce 13 Septembre, vers 4 heures, un curé voisin arriva, porteur d'un écrit de Mgr Gilles de Beauvau, évêque de Nantes, qui interdisait de procéder à la bénédiction du Calvaire. Aussitôt, le Père de Montfort se met en route pour Nantes, voulant tenter de s'expliquer de vive voix avec l'évêque. Mais Mgr de Beauvau ne put que donner au missionnaire connaissance de l'Interdit, qui était venu de Versailles suite aux dénonciations qui y avaient été portées.
Voici un extrait de cet Interdit : " Sa Majesté - il s'agit de Louis XIV - ayant su que ce Calvaire était propre à donner asile à des gens de mauvaise volonté plutôt qu'à entretenir la dévotion du peuple, m'a ordonné de vous écrire que tout ce qui a été fait soit détruit, les fossés comblés, les croix et autres figures supprimées ".
La réaction à peu près immédiate, du Père de Montfort, se résume en cette phrase: " Dieu soit béni ! Je n'ai jamais songé à ma gloire, mais à la sienne. J'espère qu'il me recevra avec la même faveur que si j'avais réussi... " Ce qu'apprenant, Mgr de Beauvau dit à son Vicaire Général M. Barrin qui était un ami du missionnaire : " Cet homme est un saint, ou un fieffé hypocrite ! ".

LA DESTRUCTION
Bientôt, on vit arriver a Pont-Château, une compagnie de soldats, sous les ordres du Commandant de l'Espinasse. Celui-ci réquisitionna environ 500 paysans, et les somma d'abattre les croix et de niveler le terrain. Ils résistèrent plusieurs jours. Pour les faire céder, le Commandant menaça de faire scier les croix par ses soldats. Craignant alors de voir leur Christ brisé, les travailleurs se mirent à descendre, avec précaution et respect, l'image de leur Sauveur, et l'emportèrent en lieu sûr, ainsi que les autres statues.
Ensuite, le reste de la démolition traîna en longueur. Après trois mois, la montagne était à demi rasée seulement ; et on en resta la...


LES ETAPES DE LA RESTAURATION
Toutes les entreprises concernant la restauration du Calvaire furent des aventures dignes de la première construction conduite par le Père de Montfort : fondées sur une foi audacieuse, et réalisées par des foules de travailleurs bénévoles, qui venaient, d'un seul élan, servir une grande cause, donner le témoignage de leur foi, et approfondir cette foi dans la réflexion et la prière, autour de ce travail.

Une première tentative
En 1747, les Pères Mulot et Audubon, successeurs du Père de Montfort, qui était mort en 1716, prêchaient à nouveau une mission à Pont-Château. Le Père Mulot laissa quelque temps le Père Audubon sur place, afin de relever le Calvaire. Les gens répondent avec enthousiasme. Mais le Père Audubon se heurte aux mêmes difficultés que le Père de Montfort 37 ans plus tôt. Sur opposition de M. de Menou, Commandant de la place de Nantes, les travaux doivent être suspendus, et la bénédiction du Calvaire, est faite " en cachette et sans solemnité ", disent les archives.

Une seconde tentative
En 1783-84, encore à l'occasion d'une mission prêchée par les fils du Père de Montfort à Pont-Château, on procède à quelques travaux, et on plante trois croix.
Mais une nuit de 1793, le Calvaire est saccagé, la chapelle de la Madeleine incendiée, les croix et les statues sont brûlées. Par bonheur, le Christ du Père de Montfort est caché à Saint-Laurent-sur-Sèvre depuis 1748, et échappe donc à la destruction. Ce qui nous vaut de l'avoir encore aujourd'hui.
Cependant, dès 1803, des mains pieuses viennent à nouveau dresser au Calvaire trois modestes croix, en attendant mieux...

La grande restauration de l'Abbé Gouray
En 1821, le Curé de Pont-Château est l'abbé Gouray, enfant de Sainte-Reine, et prêtre réputé très zélé. Il entreprend alors d'immenses travaux, qui feront de la butte, à quelques mètres de hauteur près, presque ce qu'elle est aujourd'hui. Il mobilise ses paroissiens, qui fourniront 21.925 journées de travail. Et, le 23 Septembre 1821, Monseigneur d'Andigné, évêque de Nantes, vint bénir solennellement le Calvaire enfin restauré et achevé.

La prise en charge du Calvaire par les Pères Montfortains
C'est en 1863 que Mgr Jacquemet, évêque de Nantes, demande aux fils du Père de Montfort de venir demeurer au Calvaire et d'y animer les pèlerinages, de plus en plus importants. Ils s'y établissent le 29 Août 1865, précédés par quelques Frères de leur Institut.
La Chapelle du Pèlerinage est bâtie ensuite, et bénie en Avril 1873. Le Père de Montfort est béatifié le 22 Janvier 1888 par Léon XIII.
Et les Pèlerinages au Calvaire se développent, alors qu'une voix, à la Chambre des Députés, avait pourtant déclaré: " Les pèlerinages ne sont plus dans nos moeurs ! ".
D'ailleurs, le Seigneur semble semer les miracles sur la Lande de la Madeleine. Quelques exemples :
- C'est Anne-Marie Gauthier, épouse Pabreuf et mère de six enfants, du village de Lanoë, en Pont-Château, percluse de tous ses membres, qui est guérie instantanément au retour d'un pèlerinage au Calvaire. Dès le lendemain, elle part faire son marché!
- C'est une jeune fille de Crossac, Stéphanie Corbillé, condamnée par cinq médecins et dont le cas est désespéré, son estomac ne supportant plus rien, qui veut à tout prix être transportée au Calvaire. On dépose alors Stéphanie devant l'autel où se trouvent les reliques du Bienheureux. Au terme d'une longue prière, elle se lève, va baiser le reliquaire, et, soudain, se tournant vers ses parents et ses compagnes, elle déclare : " Je suis guérie! " Et c'est vrai... Plus tard, entrée dans la Congrégation de la Sagesse, elle se dévouera pendant trentetrois ans au service des malades...

La grande étape du Père Jacques Barré
Le Père Jacques Barré sera supérieur des missionnaires du Calvaire pendant 25 ans: de 1888 à 1913. Dès son arrivée, il appelle des volontaires de tous les environs, à plusieurs lieues à la ronde, pour travailler au développement du Pèlerinage. Chaque jour en amène de nouveaux, dont les noms sont enregistrés sur le " Livre d'Or". C'est grâce à leur travail que l'ensemble du Pèlerinage acquiert son visage actuel. On plante des arbres. On construit grottes et monuments. La seule énumération de ces travaux est suffisamment éloquente par elle-même :
1891 : bénédiction de la Scala Sancta ;
- 1895 : surélévation du Calvaire, et grotte d'Adam ;
- 1899 : mise en place des groupes du Chemin de Croix ;
- 1902 : Grotte de Bethléem et Grotte de l'Agonie ;
- 1905 : Nazareth, et la Visitation ;
- 1913: Groupe de l'Ascension...

... et celle du Père Henri Daniel
Le Père Henri Daniel fut Directeur du Pèlerinage de 1928 a 1943. C'est lui qui fit construire le " Temple de Jérusalem", à la fois si évocateur, par ses grandes fresques évangéliques, et si utile pour les grands rassemblements. Il réalisa également le " Cénacle", ainsi que la " Nouvelle Visitation ", avec leurs fresques et enfin, dans la petite chapelle du Calvaire, il fit courir sur les murs des fresques relatant divers épisodes de la vie du Père de Montfort.

Une apothéose: La Canonisation du Père de Montfort
C'était le 20 Juillet 1947. Le Pape Pie XII proclama solennellement la Sainteté du Serviteur de Dieu Louis-Marie Grignon de Montfort.
Durant toute l'année qui suivit, des fêtes furent organisées un peu partout dans le monde chrétien en l'honneur du nouveau Saint. Au Calvaire en Juin 1948, un Triduum rassembla près de 200.000 personnes. Il était présidé par le Nonce Apostolique en France, Mgr Roncalli, le futur Pape Jean XXIII, qui tout heureux, déclarait: " En contemplant cette foule, on se croirait à Rome, Place Saint-Pierre, un jour de Pâques. "...
Et... c'est vrai: c'est Pâques tous les jours, depuis 1709, sur la Lande de la Madeleine.

A.D.

Pèlerinages à date fixe :
- Vendredi-Saint (Chemin de Croix a 15 h.).
- Lundi de la Pentecôte (Journée d'Amitié).
- 1er Dimanche de Juillet (pèlerinage des malades et handicapés).
- 15 août : pèlerinage de l'Assomption.
- Les dimanches de septembre (pèlerinages d'Automne).
Durant les mois de Juillet-Août, des jeunes (17-25 ans) accueillent et guident les visiteurs tout en se réservant du temps pour la réflexion, la prière et aussi la détente.

Pour tous renseignements :
MISSIONNAIRES MONTFORTAINS
Le Calvaire
44160 PONT-CHÂTEAU
Tél. 02 40 45 60 54
Photos: A. Thiébaut/S.A.E.P.
Imprimerie S.A.E.P. Ingersheim 68000 Colmar -
Dépôt légal 48 trim. 1984 - Imp. n° 1 255
1 - Chapelle du Pèlerinage
2 - Nazareth
3 - Temple de Jérusalem
4 - L'ancienne Visitation
5 - La nouvelle Visitation
6 - La Scala Sancta
7 - Menhir " Fuseau de la Madeleine "
8 - Le Chemin de Croix et ses 15 Stations
9 - Grotte de Bethléem
10 - Le Cénacle
11 - Le Sacré-Coeur
12 - Grotte d'Adam
13 - Sommet du Calvaire
14 - Résurrection (fin du Chemin de Croix)
15 - La Vieille Chapelle
16 - Le Moulin du Père de Montfort
17 - L'Ascension
18 - L'Assomption
19 - Grotte de l'Agonie
20 - Musée de la Mission

21 - Maison des Montfortains
22 - Maison des Soeurs
23 - L'Hôtellerie.
< Parking
< RASSEMBLEMENT et POINT DE DEPART POUR LA VISITE: (DEVANT L'HOTELLERIE (23).
< Route "